Interview : Myway et le transporteur personnel

Publié le 02/04/2012 à 11h42

Le 1er volet des Journées du Scooter Électrique 2012 nous amène à la rencontre de Vincent Bourdeau, chargé de développement chez Myway. Nous l'avons interviewé pour connaître sa vision du marché du transporteur personnel en France. Il s'est livré au jeu et a partagé avec nous ses interrogations et remarques...

Comme annoncé hier pour le lancement de nos Journées du Scooter Électrique 2012, nous vous proposons aujourd'hui le premier volet des 3 à venir jusqu'à vendredi. L'interview qui suit va vous permettre de découvrir MYWAY à travers les réponses de Vincent Bourdeau, chargé de développement de la marque pour l'Europe. Il nous parlera également de transporteur personnel au sens large...

Pouvez-vous nous présenter le concept MYWAY ?

MYWAY est un nouveau moyen de relier les hommes et les femmes des grandes villes entre eux. C'est le plus simple et le plus pratique des moyens de déplacement compact, c'est d'ailleurs le plus léger des transporteurs motorisés pour adultes.

A l'heure de la géolocalisation et du Web 2.0, c'est le seul transporteur grand public toujours à disposition de son utilisateur, et qui lui permet de se rendre d'un point A à un point B en quelques minutes. C'est un accélérateur de piéton, dans le sens où MYWAY circule dans les espaces piétons des grandes villes.

Alors que le skate et les rollers sont réservés aux sportifs avertis, les patinettes sont accessibles au plus grand nombre grâce à leur guidon qui protège des chutes. Basiquement, c'est un concept qui s'inspire des patinettes classiques, des petits et des grands. Il n'y a aucune tentative révolutionnaire dans la conception.

Ce qui l'est en revanche, c'est le service qu'il rend : la trottinette classique vous permettait déjà de faire 2 à 3 km en ville. MYWAY, grâce à ses pneus et son moteur, décuple les possibilités, et vous permet de faire 20 km dans la journée. Grâce à son moteur brushless intégré dans la roue, MYWAY est également la seule patinette motorisée utilisable réellement en mode manuel.

Vous roulez alors sur la plus confortable des patinettes non motorisée, dans les descentes, et même sur les plats en fournissant une légère impulsion du pied. Associé à Autolib', vous quadruplez encore votre liberté de mouvement. 3 km jusqu'à une borne Autolib', là vous rangez MYWAY dans le coffre, puis parcourez à nouveau 60 km en Ile de France...

MYWAY glisse et se faufile, de manière rectiligne ou en slaloms (comme à ski), avec des pneus qui épongent toutes les irrégularités du sol, se replie et se range partout ou bien s'attache en un point fixe. MYWAY vous suit également dans les supermarchés.

Terminés les embouteillages, les difficultés de stationnement, les coûts de l'essence, de l'assurance, de l'entretien d'un 2 roues, des équipements de protection ou des contraventions. Ainsi, avec une conception simple, MYWAY a inventé un mode de déplacement d'une simplicité telle qu'il donne l'illusion d'un tapis volant.

Quel est le profil type des acheteurs ?

Actuellement, les acheteurs sont davantage issus de la catégorie des CSP+. C'est principalement dû au coût d'acquisition de MYWAY, et sera amené à changer lorsque les prix évolueront vers le bas. Notre produit n'est pas élitiste et possède un potentiel bien plus large que cela.

Quelles sont les réactions après l'essai d'une MYWAY ?

Certains s'étonnent qu'elle soit motorisée et si compacte. En montant dessus, les habitués des patinettes manuelles veulent freiner avec le pied sur la roue arrière, mais ils comprennent rapidement que le freinage à l'avant par la poignée est bien plus efficace.

Tout le monde tient tout de suite debout dessus. Les gens sont ravis, ils sentent une accélération linéaire jusque 25 km/h qui les enthousiasme, comme s'ils flottaient à 3 cm du sol !

Quels sont les avantages et inconvénients face aux scooters électriques ?

Avantages : pas de problèmes de stationnement, absence de tout danger inhérent à la circulation sur la route avec les autos et les bus qui vous frôlent, pas de coût d'assurance, pas d'équipements obligatoires, pas de sens interdits sur les voies piétonnes, sentiment de liberté totale, pas de problème de vandalisme ou de vol puisque vous la rangez au bureau et sous le lit.

Inconvénient : elle est réservée aux trajets inférieurs à 20 kilomètres, car elle n'est pas en mesure d'emprunter les routes.

Qu'amélioreriez-vous sur les générations à venir ?

Un freinage par disque, qui permettrait aux habitués d'avoir de meilleures performances de freinage. Mais attention, car cette technologie est moins accessible aux novices en raison du faible poids de MYWAY. Une trop forte pression pourrait les conduire à la chute, ce qui n'est pas l'objectif.

Sentez-vous une volonté des autorités de développer ce segment ?

En France, non. Les forces de Police s'équipent avec d'imposants Segway, mais les autorités n'ont pas encore mesuré l'intérêt de motoriser un mini véhicule, qui vous suit partout sans gêner les piétons, et qui se range facilement. A l'inverse de Segway, MYWAY est le plus compact etle plus léger des véhicules motorisés grand-public.

Certains utilisent des skates voir des rollers motorisés, mais là, l'équilibre devient très complexe lors des freinages, et ces engins restent positionnés sur des marchés de niche.

En revanche, les utilisateurs ne s'y trompent pas, nos clients ne peuvent plus se passer de leur MYWAY et perçoivent bien l'intérêt d'un véhicule très compact dans les grande villes. C'est même pour certains comme leur 3ème chaussure, qu'ils ont en permanence au pied. Même Antoine de Caunes a circulé avec sur le plateau de la cérémonie des Césars 2012.

Quel serait le prix idéal d'une trottinette électrique ?

290€ TTC, prix atteint dans une décennie, mais quand on sera à ce prix-là, ce sera un produit de consommation de masse. Il faudra alors songer à aménager des espaces dédiés, en somme étendre le réseau des voies cyclables, en y intégrant ces petites machines électriques, qui seront alors davantage bridées, réglementées et surveillées.

La France est-elle dans la course sur le marché des transporteurs personnels ?

Je pense que la France a les capacités de produire des transporteurs électriques. Hélas, le tempérament français est moins à la prise de risque que nos voisins européens (Allemagne, Pays-Bas), qui sortent des machines électriques avec un véritable outil de production, et qui se donnent les moyens d'exporter à l'échelle mondiale : Qugo, Ewee, Egret, etc.

Les français sont davantage axés sur le design et les « proof of concept » sans réalité industrielle et sans investisseurs pour réellement produire leur concepts. On peut notamment citer la trottinette électrique T2 O, de l'agence Fritsch-Durisotti.

Un grand merci à Vincent d'avoir bien voulu partager avec nous sa vision du marché du transporteur personnel pour la ville. Nous poursuivrons nos Journées du Scooter Électrique mercredi avec un focus sur la société SEV Electric Vehicles. En attendant, n'hésitez pas à laisser des commentaires ci-dessous pour, vous aussi, donner votre avis sur le sujet !

Vos réactions

Le seul problème c'est qu'on a le droit de circuler avec, ni sur la route, ni sur voie cyclable et ni sur les trottoirs mais a part ça c'est fantastique comme moyen de transport. Si on pouvait s'en servir sans risquer de se manger une amende ce serait doublement fantastique.
Sergio, le 02/04/2012 à 23h02, 4/5.

Ce modèle est homologué pour circuler sur les trottoirs ;)
Au guidon d'une Myway, la loi nous considère comme un piéton... d'où le bridage à 25 km/h. D'ailleurs la loi européenne va évoluer en 2014, avec un encadrement plus strict pour ce type de véhicules. La vitesse maximale autorisée sera de 25 km/h, comme c'est le cas aujourd'hui en France. Bref, il n'y a donc aucun risque de se prendre une amende...
Eroan, le 03/04/2012 à 7h28.

C'est toléré sur les trottoirs et à une vitesse d'environ 6km/h c'est à dire la vitesse d'un piéton. Ils vont pas s'amuser à faire une loi qui met en danger l'intégrité des piétons. Amusez vous à slalomer entre les piétons à 25km/h devant les flics et vous allez pas le faire longtemps.
Sergio, le 03/04/2012 à 13h54.

Aujourd'hui, pour la France, le modèle est homologué sur les trottoirs avec les caractéristiques citées plus haut. Par contre, l'homologation européenne à venir ferait passer les trottinettes électriques du statut de piéton à celui de bicyclette, ce qui serait à la fois plus logique et moins dangereux.

Car nous sommes d'accord qu'à 25 km/h entre les piétons, c'est plus dangereux qu'autre chose... Après vous parlez de tolérance et je pense que c'est parfaitement adapté. Pour avoir roulé depuis des mois au guidon de modèles pas toujours homologués, je peux vous assurer qu'avec les équipements (casque, gants) et un bon comportement (respect du Code de la route notamment), pas un seul policier n'a cherché à me verbaliser...

Quand, en plus, on a un modèle au look civilisé comme la Myway (par opposition aux modèles typés cross comme les Go-Ped), ça passe très bien en ville ;)
Eroan, le 03/04/2012 à 14h23.

Il y a une loi quelque part qui me garantie ça ? Parce que "homologuée pour le trottoir" j'avais jamais entendu.

Sinon, oui rouler à 25km/h sur le trottoir c'est dangereux pour les piétons mais rouler à 25 km/h sur la route c'est encore plus dangereux pour nous, vous ne trouvez pas ? Apres les gens modifient leurs engins et on s'étonne...

Sergio, le 03/04/2012 à 16h04.

Elle est homologuée, tout simplement. "sur les trottoirs" signifie qu'on reste considéré comme un piéton, et non comme un cycliste.

Pour ce qui est de rouler sur la route, je circule quotidiennement sur les pistes cyclables nantaises avec une Go-Ped qui roule à 30 km/h, et ça n'est pas plus dangereux qu'à vélo. Je me fais d'ailleurs souvent dépasser par des cyclistes motivés ;)
Eroan, le 03/04/2012 à 20h01.

Très bon interview ! Un prix à 290€ TTC d'ici 10 ans, le rêve ! Cependant il faudrait déjà passer en dessous la barre symbolique des 1000€ pour un prix accessible pour (presque) tous.

Sinon j'ai eu la chance de tester une MyWay (en comparaison d'une Go-Ped) et c'est vrai que les finitions sont excellentes, l’accélération progressive mais avec le prix actuel de la MyWay, on aurait espéré un frein à disque à l'avant même si cela rend le freinage plus franc.

Bref, MyWay c'est une bonne marque mais probablement qu'il faudrait la segmenter en 3 gammes différentes pour répondre au budget et aux besoins de chacun.
Alexandre, le 04/04/2012 à 8h14, 5/5.

Il ne faut pas raconter d'histoires ! En France, un tel engin peut être homologué pour rouler sur la route au même titre qu'un cyclomoteur avec immatriculation, casque et assurance.
En roulant sur le trottoir vous risquez une amende de 750€ et 1 an de prison.
Le vendeur de l'engin lui encoure 3 ans de prison et 15000€ d'amende.
Par contre, on trouve des engins à 3 roues limités à 6km/h par basculement d'un commutateur, il semble que certains soient acceptés...
Une Myway limitée à 6 km/h par commutateur ? pourquoi pas ?
Pieton, le 26/08/2014 à 21h22, 2/5.

@Pieton : on voit que vous n'avez pas vraiment fait le tour de la question.

Si on suit votre logique, pourquoi les Segway auraient-ils le droit de circuler sur les trottoirs malgré leur vitesse de pointe largement supérieure à 6 km/h ?

Il faut bien distinguer les véhicules assimilés cyclomoteur, qui peuvent atteindre les 45 km/h en pointe (type ZZZ1700) mais qui nécessitent permis AM, assurance et casque, et les autres véhicules qui ne dépassent pas les 25 km/h par construction et qui sont bridables.

La loi est encore floue mais elle a plutôt tendance à laisser tranquille cette seconde catégorie de véhicules, personne n'a fait ni ne fera de prison pour circuler avec ce type d'engins sur trottoirs...
Eroan, le 27/08/2014 à 8h19.

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